Le mouvement des “Corralas” à Séville, Andalousie (Espagne), de la protestation à l’auto organisation

Abstract

Actuellement, l’Espagne et l’Andalousie constituent des exemples négatifs du triomphe du néolibéralisme, dans la production et la gestion de l’habitat sur un territoire périphérique. (L’Andalousie) Les politiques publiques de logement développées depuis la deuxième moitié du siècle dernier, ont eu pour objectif de promouvoir la propriété individuelle et se sont fondées sur le principe selon lequel le marché immobilier peut assurer l’accès de la majorité des personnes à un logement digne et adéquat1. Cette idéologie a engendré une situation radicale, avec des millions de logements vacants mis sur le marché, une administration publique en faillite et des banques qui expulsent des centaines de milliers de familles en accession à la propriété, sans leur offrir la moindre alternative de relogement. De plus, des milliers de personnes sont expulsées des logements qu’elles louaient, non seulement à des propriétaires privés, mais aussi de logements de propriété publique; ce qui les rend encore plus invisibles aux yeux de la société et les laissent sans protection. C’est dans ce contexte qu’un mouvement populaire d’occupation collective auto organisé, est né composé de personnes et de familles en situation d’urgence, sans logement, bénéficiant du soutien du mouvement militant du « 15M » et de la « PAH » (la Plateforme des victimes des crédits hypothécaires). Séville constitue l’un des principaux centres d’action de ce mouvement. Le collectif « habitares » a participé au conseil technique militant, essayant de renforcer certaines actions, sur la base de principes coopératifs. Dans cet article, nous présentons quelques-unes des leçons, que nous avons tirées de cette pratique en cours.